Discours de victoire au Louvre d’Emmanuel Macron

EMMANUEL MACRON

Merci, mes amis !

Merci à vous d’etre là ce soir ! Vous êtes des dizaines de milliers et je ne vois que quelques visages. Merci, merci d’être là, de vous être battus avec courage et bienveillance pendant tant de mois. Parce que oui, ce soir, vous l’avez emporté ! La France l’a emporté ! Ce que nous avons fait, depuis tant et tant de mois, n’a ni précédent, ni équivalent. Tout le monde nous disait que c’était impossible, mais ils ne connaissaient pas la France !

Merci de votre confiance, merci du temps que vous avez donné, merci de votre engagement à toutes et tous, merci des risques pris par certains, je les sais. Cette confiance, elle m’oblige et j’en suis désormais le dépositaire. Ne pas vous décevoir, être à la hauteur de celle-ci et porter durant les cinq années qui viennent l’élan qui est le vôtre, l’élan que vous représentez.

Je veux aussi ce soir avoir un mot pour les Français qui ont voté pour moi sans avoir nos idées. Vous vous êtes engagés et je sais qu’il ne s’agit pas là d’un blanc-seing. Je veux avoir un mot pour les Français qui ont voté simplement pour défendre la République face à l’extrémisme. Je sais nos désaccords, je les respecterai, mais je serai fidèle à cet engagement pris : je protègerai la République.

Et je veux enfin avoir un mot pour ceux qui ont voté aujourd’hui pour Madame LE PEN – ne les sifflez pas, ils ont exprimé aujourd’hui une colère, un désarroi, parfois des convictions. Je les respecte. Mais je ferai tout, durant les cinq années qui viennent, pour qu’ils n’aient plus aucune raison de voter pour les extrêmes.

Ce soir, il n’y a que les Françaises et les Français, le peuple de France réuni, et ce que vous représentez, ce soir, ici, au Louvre, c’est une ferveur, un enthousiasme, c’est l’énergie du peuple de France. Et ce lieu dans lequel nous nous retrouvons dit cela, il est parcouru par notre Histoire, de l’Ancien Régime à la Libération de Paris, de la Révolution française à l’audace de cette pyramide. C’est le lieu de tous les Français, de toutes les Françaises. Ce lieu, c’est celui de la France, que le monde regarde, car ce soir, c’est l’Europe, c’est le monde qui nous regarde !

L’Europe et le monde attendent que nous défendions partout l’esprit des Lumières menacé dans tant d’endroits. Ils attendent que partout nous défendions les libertés, que nous protégions les opprimés. Ils attendent que nous portions une nouvelle espérance, un nouvel humanisme, celui d’un monde plus sûr, d’un monde de libertés défendues, d’un monde de croissance, de plus de justice, de plus d’écologie. Ils attendent que nous soyons enfin nous !

La tâche qui nous attend, mes chers concitoyens, est immense et elle commencera dès demain. Elle imposera de moraliser la vie publique, de défendre notre vitalité démocratique, de renforcer notre économie, de construire les nouvelles protections de ce monde qui nous entoure, de donner une place à chacun, par l’école et le travail et la culture, de refonder notre Europe et d’assurer la sécurité de tous les Français.

Cette tâche qui nous attend est immense et elle imposera de continuer à être audacieux. Oui, ce soir, nous avons gagné un droit, un droit qui nous oblige. Vous avez choisi l’audace et cette audace, nous la poursuivrons ! Et chaque jour qui vient, nous continuerons à la porter parce que c’est ce que les Françaises et les Français attendent. Parce que c’est ce que l’Europe et le monde attendent de nous. Ils attendent qu’à nouveau la France les étonne, que la France soit elle-même et c’est cela, ce que nous ferons. 
 Notre tâche est immense, mes amis, et elle exigera l’engagement de chacun : l’engagement de nos armées, de nos forces de l’ordre, de tous nos services publics, votre engagement ! Chacune et chacun, élus, associations, dirigeants, syndicats, salariés, fonctionnaires, commerçants, artisans, agriculteurs, étudiants, retraités ! 
 Notre tâche est immense et elle imposera l’exigence de la vérité, le courage de la vérité, celui que, durant cette campagne, nous avons constamment porté et que je continuerai de porter pour vous. Notre tâche est immense et elle imposera de construire, dès demain, une majorité vraie, une majorité forte. Cette majorité de changement, c’est ce à quoi le pays aspire et c’est ce qu’il mérite, cette majorité de changement, c’est cela, ce que j’attends de vous dans six semaines, car j’aurai encore et encore besoin de vous. 
 Mes chers concitoyens, vous toutes et tous, qui êtes là, à mes côtés, depuis tant et tant de jours, tant et tant de nuits. Peuple de France, ici, rassemblé au Louvre, nous avons la force, nous avons l’énergie, nous avons la volonté, celle qui nous a portés, qui a fait ce que nous sommes. C’est cela, ce qui conduira notre avenir. Nous ne céderons rien à la peur, nous ne céderons rien à la division, nous ne céderons rien au mensonge, nous ne céderons même rien à l’ironie, à l’entre-soi, à l’amour du déclin ou de la défaite. Je sais cette ferveur que vous portez, je sais ce que je vous dois. Et je sais ce soir ce que je dois à mes compagnons de route, à mes amis, à ma famille et à mes proches.

Ce ne sera pas tous les jours facile, je le sais. La tâche sera dure. Je vous dirai à chaque fois la vérité. Mais votre ferveur, votre énergie, votre courage toujours me porteront. Je vous protégerai face aux menaces. Je combattrai pour vous contre le mensonge, l’immobilisme, l’inefficacité, pour améliorer la vie de chacun. Je respecterai chacune et chacun dans ce qu’il pense et dans ce qu’il défend. Je rassemblerai et je réconcilierai car je veux l’unité de notre peuple et de notre pays. Et enfin, mes amis, je vous servirai. Je vous servirai avec humilité et avec force. Je vous servirai au nom de notre devise : liberté, égalité, fraternité. Je vous servirai dans la fidélité de la confiance que vous m’avez donnée. Je vous servirai avec amour.

Vive la République ! Vive la France !