Soirée électorale du 1er tour. Discours d’Emmanuel Macron

EMMANUEL MACRON

Merci à vous !

Voilà.

Mes chers compatriotes, aujourd’hui, dimanche 23 avril, le peuple de France s’est exprimé.

Alors que notre pays traverse un moment inédit de son Histoire, marqué par le terrorisme, les défis économiques, les souffrances sociales et l’urgence écologique, il y a répondu de la plus belle manière : en allant voter massivement. Il a décidé de me porter en tête du premier tour de ce scrutin.

Je mesure l’honneur et l’insigne responsabilité qui ainsi me revient. Je veux ici ce soir saluer les autres candidats présents au premier tour : Nathalie ARTHAUD, François ASSELINEAU, Jacques CHEMINADE, François FILLON, Nicolas DUPONT-AIGNAN, Benoît HAMON, Jean LASSALLE, Jean-Luc MÉLENCHON et Philippe POUTOU. Merci à vous de les avoir tous et toutes applaudis à l’instant. Cela vous ressemble, cela nous ressemble. Je sais la déception de celles et ceux qui les soutenaient et la leur. Je remercie Benoît HAMON et François FILLON d’avoir appelé à voter en ma faveur au second tour.

À tous ceux qui, depuis avril 2016, m’ont accompagné en créant et en faisant vivre En Marche ! je veux dire ce soir quelques mots. En une année, nous avons changé le visage de la vie politique française. Le sentiment profond, organique, millénaire qui a toujours porté notre peuple, l’engagement pour la patrie, l’énergie pour l’intérêt collectif au-delà des divisions l’ont emporté ce soir. Je n’oublierai jamais la volonté opiniâtre, l’énergie exigeante que des milliers d’entre vous ont déployées pour que cela advienne. Depuis un an, partout en France, vous avez pris votre part du destin national. Vous avez su montrer que l’espoir pour notre pays n’était pas un rêve, une lubie ou une bulle, mais bien une volonté acharnée et bienveillante. Vous avez donné vos jours et, quand ils ne suffisaient pas, vous avez donné vos nuits. Ce soir mes amis, je vous le dois et je le sais. Il vous revient de poursuivre cet engagement vibrant jusqu’au bout et au-delà. Ne renoncez jamais, n’oubliez jamais ces mois durant lesquels vous avez changé le cours de notre pays et fait mentir les assis. Restez les courageux exigeants que vous êtes. Il vous appartient désormais de poursuivre ce chemin. Dès ce soir, je me dois d’aller au-delà et de rassembler tous les Français. Je ne serai jamais loin de vous et j’aurai toujours besoin de vous.

Aux millions de Françaises et de Français qui m’ont ce soir fait confiance en votant pour moi je veux dire merci. Je veux dire que j’en mesure la charge et c’est ce soir une joie grave, lucide, qui m’habite. En votre nom, je porterai pour le deuxième tour de cette élection l’exigence de l’optimisme et la voix de l’espoir que nous voulons pour notre pays et pour l’Europe.

Aux miens, je veux dire merci. À ceux qui sont là et à ceux qui ne sont plus. Car on ne fait rien de bien en oubliant qui l’on est et d’où l’on vient. A toute ma famille, et à Brigitte, toujours présente et encore davantage, sans laquelle je ne serais pas moi.

Désormais mes amis, il me revient de rassembler plus largement encore, de réconcilier notre France pour gagner, dans quinze jours et demain, pour présider notre pays.

J’ai entendu, durant ces derniers mois, et encore aujourd’hui, les doutes, la colère, les peurs du peuple de France, sa volonté de changement aussi. C’est celle-ci qui l’a conduit à écarter ce soir des responsabilités les deux grands partis qui la gouvernent depuis plus de trente ans. Je veux ce soir m’adresser à tous les citoyens de France, de la France de l’Hexagone comme de celle des Outre-mer. Je sais vos attentes. Je souhaite, dans quinze jours, devenir votre Président.

Le président de tout le peuple de France, le président des patriotes face à la menace des nationalistes. Un président qui protège, qui transforme et qui construit. Un président qui permette à ceux qui veulent créer, innover, entreprendre, travailler, de le faire plus facilement et plus vite. Un président qui aide ceux qui ont moins, qui sont plus fragiles ou bousculés par la vie, à travers l’école, la santé, le travail, la solidarité.

J’ai entendu vos aspirations à l’alternance véritable, à la vitalité démocratique, à l’exigence écologique et économique pour construire un avenir possible qui rendra la France plus forte dans une Europe qui protège. J’aurai besoin de votre vote, j’aurai besoin de votre confiance. J’Å“uvrerai, mes chers compatriotes, dans les quinze jours qui viennent, pour que nous puissions ensemble rassembler le plus largement possible autour de ma candidature. La force de ce rassemblement sera déterminante pour présider et pour gouverner. Le défi, à partir de ce soir, n’est pas d’aller voter contre qui que ce soit, le défi est de décider de rompre jusqu’au bout avec le système qui a été incapable de répondre aux problèmes de notre pays depuis plus de trente ans.

Le défi est d’ouvrir une nouvelle page de notre vie politique et d’agir pour que chacun, avec justice et efficacité, puisse trouver sa place en France et en Europe. C’est cela, notre défi. C’est pourquoi, mes chers compatriotes, je veux dès à présent construire une majorité de gouvernement et de transformation nouvelle. Elle sera faite de nouveaux visages, de nouveaux talents. Chacune et chacun peut y avoir sa place. Je ne demanderai pas à ceux qui me rejoignent d’où ils viennent, mais s’ils sont d’accord pour le renouveau de notre politique, pour assurer la sécurité des Français, pour libérer le travail, pour refonder l’école, pour permettre à chacun de progresser dans la société, d’où qu’il vienne, et pour relancer la construction européenne.

Prenez, dès ce soir, la part du risque qui vous revient pour me rejoindre ainsi que la majorité parlementaire que je construirai dès demain. Mes chers concitoyens, vous l’avez fait ! Vous nous avez portés ! Vous avez montré qu’il n’y avait dans notre pays aucune fatalité ! Vous êtes ce visage du renouveau, vous êtes ce visage de l’espoir français. Celui que dans quinze jours je veux faire gagner !

Mes chers concitoyens, il n’y a pas plusieurs France, il n’y en a qu’une. La France, la nôtre. La France des patriotes, dans une Europe qui protège et que nous aurons à refonder ! La tâche sera immense, j’y suis prêt à vos côtés !

Le combat pour être digne de conduire notre pays commence ce soir, et nous le gagnerons !

Vive la République ! Vive la France !